Dans l’allégresse de l’après-guerre et de la paix retrouvée, en région niçoise, naît un petit mouvement de loisirs populaires autogérés qui ne recule devant rien, et s’engage dans une drôle d’utopie : conquérir des maisons de vacances sur les plus beaux coins de la Côte d’azur et les rendre accessibles aux “jeunes travailleurs du Monde”.Ainsi, sur les caps “de la fortune”, Cap d’ail, Cap d’Antibes, et sur les sites les plus résidentiels de Nice, comme les collines de Cimiez près des arènes, mais aussi sur les pentes neigeuses d’Allos ou de Valberg, voit-on s’ouvrir “les relais internationaux de la jeunesse”, édifiés grâce à la participation active, (chantiers, souscriptions) de milliers de jeunes “bâtisseurs”, et dans lesquels se retrouvent la flamme de la classe ouvrière propre à cette période glorieuse de l’éducation populaire.
70 ans ont passé, mais le slogan de l’époque « le soleil brille pour tous « garde encore aujourd’hui toute son actualité et imprègne encore la philosophie des CLAJ. De cette belle aventure, il reste un réseau de maison de vacances et de centres d’accueil. Aujourd’hui, c’est le CLAJ de Nantes qui gère l’auberge associative de Pénestin (Sud Morbihan) où il cherche à faire perdurer l’esprit des pionniers contre vents et marées.
Il s’agit toujours comme l’indiquent les statuts, d’ouvrir :
– “des sites remarquables à des familles et à des jeunes d’origine modeste et favoriser l’auto-organisation de vacances actives”
Et de
– “travailler à un tourisme non destructeur, fondé sur la sauvegarde de la nature, le développement des relations humaines et un nouvel art de vivre ensemble”.
C’est encore avec cet esprit que les CLAJ s’engagent dans UNE NOUVELLE AVENTURE AVEC LES BAINS DOUCHES
En plus de la gestion des maisons et de leur réputation de “bâtisseurs”, les CLAJ association vivante et multi-générationnelle, sont aussi connus pour l’existence d’un groupe culturel original, constitué de travailleurs manuels, d’artisans, d’intellectuels mais aussi, et surtout, de gens ordinaires qui cherchent des outils de compréhension de la société pour essayer de s’y retrouver dans la profusion de signaux contradictoires et de bombardements médiatiques qui caractérisent notre époque. Inspiré par la vieille expérience des “universités populaires”, ce groupe fait vivre depuis plusieurs décennies un club de lecture sous le nom des “rendez-vous de la bibliothèque”, et cherche à décrypter à l’aide des sciences sociales la complexité de la société dans laquelle nous vivons.
Les “RENDEZ VOUS DE LA BIBLIOTHEQUE”, la “CANTINE” du vendredi et son slogan célèbre (“Restaurant ouvrier mais cuisine bourgeoise !”), ont donc trouvé un nouveau théâtre d’expression pour les années à venir à l’auberge des Bains douches.